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Rouler à 100 km/h sur autoroute : est-ce pour bientôt en Belgique ?

3 juin 2025
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Rouler à 100 km/h au lieu de 120 sur autoroute ? L’idée lancée par la ministre flamande du Climat, Melissa Depraetere (Vooruit), fait parler. L’objectif ? Réduire les émissions de CO₂ et améliorer la sécurité routière, comme le font déjà les Pays-Bas. Mais entre désaccords politiques et débats de compétences, la mesure semble encore loin de devenir réalité.

Une proposition... qui patine déjà

Concrètement, la ministre propose de limiter la vitesse à 100 km/h pendant la journée sur les autoroutes flamandes. Certains tronçons sont déjà concernés, mais elle souhaite une généralisation. Selon elle, cette mesure pourrait non seulement réduire la pollution, mais aussi diminuer les risques d’accidents.

Mais ce qui semble simple en apparence se complique vite en Belgique...

Fédéral ou Régions ? Le flou total

Côté wallon, François Desquesnes, ministre régional de la Mobilité, renvoie la balle au fédéral : « Ce n’est pas de ma compétence », dit-il. Il affirme ne pouvoir agir que ponctuellement, comme avec les 80 km/h dans le tunnel de Cointe.

Sauf que… Jean-Luc Crucke, ministre fédéral de la Mobilité et du Climat, dit l’inverse. Selon lui, ce sont les Régions qui fixent les vitesses sur autoroute. Mais uniquement pour des raisons de sécurité, pas pour des raisons écologiques.

Résultat ? Personne ne veut vraiment prendre le volant sur ce dossier. Et chacun campe sur ses positions.

Pas dans les tuyaux du gouvernement

Le gouvernement fédéral n’a pas inscrit cette réduction de vitesse dans son programme. Jean-Luc Crucke l’a clairement dit : « Je n’ai pas l’intention d’imposer une limitation généralisée. » Il reconnaît que certaines études montrent un impact positif sur le climat, la qualité de l’air et la sécurité, mais il exige une évaluation complète avant toute décision.

Du côté de Vias, l’institut belge pour la sécurité routière, pas d’enthousiasme non plus. Ils préfèrent miser sur les radars tronçons, qui forcent déjà les conducteurs à respecter les 120 km/h actuels.

Et donc, on roule à combien demain ?

Pour l’instant, rien ne change. Mais cette polémique illustre bien la complexité belge quand il s’agit d’environnement et de mobilité. Et surtout, elle montre que, même avec une idée claire, avancer à la vitesse d’un débat politique, c’est parfois plus lent que 100 km/h...