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Des organisations exigent l’interdiction de la fessée

6 décembre 2021
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Huit organisations de défense des droits des enfants et des droits humains plaident pour une interdiction rapide des violences dites éducatives ordinaires à l’encontre des enfants, annonce lundi l’Institut fédéral des droits humains (IFDH).

La Belgique est l’un des derniers pays d’Europe de l’Ouest à ne pas avoir interdit explicitement ce type de violences.

La violence dite éducative ordinaire est une violence employée contre les enfants dans un but perçu comme éducationnel. Elle est qualifiée d’ordinaire en raison de son caractère souvent quotidien, banalisé et toléré. Elle peut être de nature physique, comme une fessée ou une claque, mais également psychologique (priver de sorties, de jeux, d’argent de poche, faire du chantage aux loisirs, etc.) et/ou verbale, des cris et des insultes par exemple.

Les organisations précisent que le problème réside dans le fait que « la Belgique continue de tolérer ce type de violences, en ne les interdisant pas explicitement ». Pourtant, selon elles, la solution est à portée de main. En effet, deux propositions de loi déposées début 2021 ont été, pour la première fois, mises à l’agenda de la Commission et ont été adressées au Conseil d’État. Ce dernier a remis un avis largement favorable sur la première proposition et son avis sur la seconde est encore attendu.

L’important est, selon les organisations, de se conformer aux recommandations du Comité des droits de l’enfant de l’Onu qui privilégie une interdiction dans le Code civil à une prohibition pénale. « L’objectif n’est pas de sanctionner pénalement les parents, mais de les sensibiliser et de les amener à comprendre les effets extrêmement néfastes de l’utilisation de la violence dans l’éducation des enfants et l’importance de privilégier une éducation non violente », ajoutent-elles.

Les organisations insistent également sur le rôle prépondérant de la sensibilisation, de la prévention et de l’information du grand public ainsi que sur la formation et l’accompagnement à la parentalité non violente pour les parents, les enseignants, les forces de l’ordre, les travailleurs sociaux et tous les professionnels actifs dans les domaines de l’enfance.

Cette initiative réunit l’Institut fédéral des droits humains (IFDH), l’organe d’avis de la Commission nationale pour les droits de l’enfant (CNDE), le Kinderrechtencommissariaat (KRC), le Délégué général aux droits de l’enfant (DGDE), la Coordination des ONG pour les droits de l’enfant (CODE), la Kinderrechtencoalitie, Défense des Enfants International-Belgique, Unicef Belgique, Plan International Belgique et le Centre interdisciplinaire des droits de l’enfant (CIDE).