Ce lundi matin, 149.000 jeunes de 17 ans à travers toute la Belgique ont découvert un courrier inattendu dans leur boîte aux lettres : une invitation officielle à rejoindre le “service militaire volontaire” d’un an.
Une lettre signée par le ministre de la Défense
Cette initiative, validée en septembre par la commission de la Défense, vise à sensibiliser les jeunes à la vie militaire et à leur proposer une expérience d’un an dans l’armée.
Le ministre de la Défense Theo Francken (N-VA) a confirmé l’envoi massif :
« Tous les jeunes de 17 ans sont encouragés à s’engager dans l’armée, notamment via le service militaire volontaire d’un an. »
Selon lui, ce dispositif permettrait aux jeunes de se former, gagner en discipline et en maturité, tout en découvrant les métiers de la Défense avant de reprendre leurs études ou d’entrer sur le marché du travail.
Le programme, limité à 500 places, offre une rémunération d’environ 2.000 euros nets par mois.
Un projet qui divise profondément
Mais cette initiative ne fait pas l’unanimité. Plusieurs associations de jeunesse et mouvements syndicaux dénoncent une mesure jugée “militariste et opportuniste”.
Sous la bannière “Service for Peace”, une plateforme commune a été créée par les jeunesses de la CSC et de la FGTB, EcoloJ, Comac (PTB), Jong Groen, ainsi que les Scouts et Guides pluralistes.
“La sécurité ne se construit pas avec des armes”
Ces organisations estiment que cette campagne pourrait exploiter la précarité des jeunes en leur proposant une solution financière rapide plutôt qu’un véritable projet de société :
« La promesse d’un salaire élevé risque de rendre le discours militariste socialement acceptable auprès d’une génération déjà fragilisée », dénoncent-elles.
Elles rappellent que la sécurité humaine passe avant tout par la justice sociale, l’éducation, la coopération et la paix, et non par la militarisation.
Débats et actions en préparation
“Service for Peace” prévoit de mener des actions d’information et d’organiser des débats avec les jeunes, afin d’élargir le mouvement d’opposition.
Objectif : proposer des alternatives citoyennes à ce service militaire volontaire et relancer la réflexion sur la place de l’armée dans la société belge.